Historique de la présence des vautours

Chapitre en cours d'écriture



La LPO Grands Causses



La LPO Grands Causses est une antenne de la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Elle se charge de :

  • coordonner les programmes de réintroduction et de conservation des vautours moines, fauves et percnoptères,

  • réaliser des inventaires et expertises sur les oiseaux et leurs milieux naturels,

  • gérer des sites naturels en partenariat avec des propriétaires fonciers,

  • donner des conseils et avis sur l’aménagement ou la fréquentation de sites présentant un intérêt pour la faune et la flore,

  • animer, organiser et encadrer de nombreuses activités de découvertes de la faune et de la flore (sortie, séjours…),

  • développer des programmes d’éducation à l’environnement, particulièrement en milieu scolaire,

  • travailler en relation avec le milieu agricole (équarrissage, aides à la gestion),

  • intervenir dans le cadre de stages de formation,

  • former et accueillir de nombreux étudiants et bénévoles tout au long de l'année.


Plan de restauration national pour le vautour moine

Le plan de restauration est scindé en deux parties correspondant à deux situations très différentes :

  • celle des Grands Causses, où une population, issue de réintroduction, est en cours de développement depuis 1992 ;
  • celle des futurs sites de réintroduction pour lesquels la stratégie est, ou en cours d’élaboration ou bien vient tout juste de démarrer. Le programme de réintroduction dans la région des Baronnies vient en effet de commencer avec la libération de 5 oiseaux par la méthode dite du taquet.

Il s'agit cependant bien d'un plan national, les actions doivent donc être impérativement concertées et faire l'objet d'une coordination transversale globale.
Ce plan de restauration est prévu pour une durée de cinq ans (2004-2008).



Réalisation d'une placette d'alimentation chez un éleveur (photo : P. Lécuyer ©)
Objectif général

L'objectif général est la mise en place des conditions de restauration de populations viables de vautour moine ainsi que la conservation de l'espèce en France et dans l'Union européenne.

Objectifs dans les Grands Causses

Ils sont au nombre de six :

Objectifs nationaux, hors Grands Causses

Ils sont au nombre de sept :

Coordination nationale

Mission Fir de la Ligue pour la Protection des Oiseaux
La mission Fir de la Ligue pour la Protection des Oiseaux coordonne au niveau national les plans de restauration du Balbuzard pêcheur, du Milan royal, du Vautour percnoptère et du Faucon crécerellette. La coordination du plan de restauration vautour moine sera menée aussi bien par l’équipe technique administrative de la Mission Fir à Paris, que par l’antenne Grands Causses.
Elle veillera à mobiliser en permanence les nouveaux acteurs impliqués dans les futures actions à développer pour le retour de cette espèce, grâce à la mise en œuvre annuelle du comité de pilotage et sous l’arbitrage du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.

Prospection alimentaire
1. l'équarissage

Bref historique

Depuis près de 25 ans, dans le cadre des programmes de réintroduction des vautours et afin de permettre l’accès à la nourriture pour ces oiseaux nécrophages, une collecte d’équarrissage est assurée aussi bien par la LPO Grands Causses que par le PNC. Ces charniers sont rendus obligatoires par la législation interdisant le rejet de cadavres dans la nature. Les brebis mortes récupérées ainsi proviennent de secteurs déjà largement fréquentés par les vautours, et ne proviennent que de la mortalité naturelle générée par les nombreuses exploitations de la région.
Depuis le 07 août 1998, et notamment grâce à Guy Joncour (lien avec ce site) vétérinaire largement impliqué dans les longues démarches administratives (16 années de travail…), un arrêté inter-ministériel permet dans un cadre légal la création de charniers lourds ou placettes individuelles à destination des rapaces nécrophages.

Fonctionnement de la collecte pour l’alimentation de charniers lourds

Il suffit aux exploitants de laisser un message téléphonique et l’enlèvement du cadavre s’effectue généralement dans les 48 heures, sans contrainte de poids. C’est-à-dire que le ramassage est assuré aussi bien pour quelques agnelets que pour un bélier de 100 kg. C’est souvent l’occasion de discuter avec l’éleveur et parfois d’échanger des informations intéressantes. Ces contacts réguliers avec ces personnes ont d’ailleurs permis de poser les "jalons" des futures placettes d’alimentation à usage individuel. Un reçu est fourni à l’éleveur pour chaque enlèvement.


Patrick Chiron dans le cadre d'une collecte d'équarrissage chez un éleveur (photo : P. Lécuyer ©)

Un arrêté préfectoral (n°2002-353-8 2002) a été pris et signé le 19 décembre 2002 en Aveyron pour réquisition d’une association pour l’exécution du Service Public de l’Équarrissage. La LPO Grands Causses est donc maintenant rétribuée au prorata du nombre de carcasses collectées dans la partie aveyronnaise où est réalisée la collecte.

Les charniers lourds ou collectifs

Les 5 charniers encore utilisés dans les Grands Causses ou dans le cadre des programmes de réintroduction en cours dans les Alpes du sud (Baronnies, Verdon et Diois) font partie de cette catégorie. Des charniers lourds ont existé durant un certain nombre d’années dans les Pyrénées afin de permettre le renforcement de la colonie de vautours fauves de la vallée d’Ossau. Ce système est utilisé également en Espagne où se localise la plus grosse population de vautours fauves en Europe.


2. les placettes d'alimentation

Grâce à l’arrêté inter ministériel du 07 août 1998 et dans le cadre d’un programme LIFE dédié aux vautours moines et rapaces nécrophages des Gorges de la Jonte (1998 à 2001), le premier projet de placette réalisé en 1996 est mis officiellement en fonctionnement en 1998.
A la différence d’un charnier lourd, une placette individuelle est directement située aux abords de l’exploitation et seul l’éleveur y dépose les cadavres issus de son troupeau. C’est cette même personne qui en assure l’entretien.


Réalisation d'une clôture pour une placette d'alimentation (photo : P. Lécuyer ©)

Avantages des placettes d’alimentation

Pour les hommes :

  • Pas de déplacements d’un élevage à l’autre avec un véhicule chargé de cadavres : sécurité sanitaire.
  • Autonomie pour les éleveurs dans les secteurs mal desservis par le service d’équarrissage officiel.
  • Economie pour la société (pas de service d’équarrissage : transport et surtout destruction).
  • Economie pour les gestionnaires des programmes de réintroduction (coût élevé de la collecte).

Pour les vautours :

  • Répartition des sites d’alimentation obligeant les vautours à prospecter leur domaine vital (moins d’accoutumance à un site beaucoup alimenté comme un charnier lourd).
  • Prospection accrue des groupes de vautours leur permettant de découvrir par eux-mêmes des cadavres abandonnés sur les parcours et d’assurer ainsi leur rôle d’équarrisseurs naturels.

Ces "nouveaux" charniers répondent à un cahier des charges bien précis détaillé dans l’arrêté du 07 août 1998 :

  • Implantation impossible à moins de 500 mètres de toute habitation ou assimilé (campings, stades etc).
  • Implantation impossible à moins de 200 mètres des puits, forages, sources ou toute installation utilisée pour le stockage de l’eau.
  • Moins de 300 kg de nourriture sur le charnier au même moment.
  • Selon le substrat, fabrication d’une dalle en béton afin d’éviter l’infiltration des "jus résiduels" (cette dalle n’est pas obligatoirement exigée dans les Causses pour les placettes individuelles).
  • Réalisation d’une clôture afin d’éviter le contact des cadavres avec les troupeaux ou les chiens errants.
  • Tenue par l’éleveur d’un petit registre précisant la nature et la quantité des cadavres déposés.
  • Destruction des restes (squelettes, peaux) à l’issue de la durée maximale de dépôt.

Il existe actuellement 5 charniers lourds dans les Grands Causses :

  • 3 sur le Causse Méjean, (gestion LPO et PNC)
  • 1 sur le Causse de Sauveterre, (gestion LPO)
  • 1 sur le Causse Noir. (Gestion PNC)

Le nombre de placettes individuelles chez des éleveurs est plus élevé avec :

  • 11 placettes en Aveyron,
  • 2 placettes en Lozère.

D’autres projets sont en cours d’étude dans la région et ce système de placettes individuelles semble bien être l’avenir pour l’accès à l’alimentation des populations de vautours en France.